L’ONG Alima, active dans la médecine d’urgence et les soins médicaux, subit déjà les répercussions de la suspension de l’aide internationale des États-Unis, annoncée par le décret signé par l’ancien président Donald Trump. Seulement deux semaines après l’entrée en vigueur de cette décision, les conséquences sur le terrain sont alarmantes, notamment au Mali, où les besoins en soins de santé sont immenses.

Basée à Dakar et présente dans 12 pays d’Afrique ainsi qu’en Haïti, Alima s’est rapidement vue contrainte de réduire ses activités dans le pays. En particulier, les programmes de santé dans des zones vulnérables comme Bandiagara, où l’accès aux soins est extrêmement limité, sont gravement affectés. Les populations locales, déjà prises au piège entre les violences des jihadistes du Jnim, affiliés à al-Qaïda, et les opérations militaires de l’armée malienne soutenue par des groupes paramilitaires comme Wagner, deviennent ainsi encore plus vulnérables.

Henri Leblanc, directeur adjoint d’Alima, souligne que si les activités ont été temporairement restreintes, elles ne sont pas complètement suspendues. « Pour les 90 jours à venir, nous estimons qu’environ 40 000 personnes n’auront plus accès aux soins si nous devons réduire nos activités », prévient-il. La situation est d’autant plus préoccupante que les financements provenant de l’USAID ne garantissent pas la continuité des opérations d’Alima, malgré des exceptions annoncées récemment.

L’organisation exprime un besoin urgent de clarifications concernant les types d’activités médicales qui peuvent encore être menées. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une aide rapide pour savoir quelles activités médicales nous pouvons poursuivre et celles pour lesquelles nous devons trouver des alternatives », ajoute Henri Leblanc. Or, le processus de recherche de solutions de remplacement prend du temps, et chaque jour qui passe représente des patients non traités.

Face à cette situation critique, Alima estime qu’environ un million de dollars sera nécessaire pour couvrir les besoins urgents pendant la période de gel de l’aide, qui a débuté le 20 janvier. Si des financements américains doivent être remplacés, la tâche s’annonce ardue. L’ONG appelle la communauté internationale à apporter son soutien pour assurer la continuité des services de santé dans des régions déjà durement touchées par l’insécurité et la pauvreté.

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