La situation entre l’Église catholique de Lubumbashi et la 22e région militaire de la République Démocratique du Congo (RDC) s’aggrave, marquée par des accusations d’excès de pouvoir de la part de l’Église et des justifications de l’armée sur des raisons de sécurité. Les tensions ont été exacerbées par deux incidents récents : l’enlèvement d’un séminariste par des militaires et l’interdiction, par le commandant de la 22e région, de la célébration de la fête du Christ Roi dans un camp militaire.
Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), a dénoncé ces actes comme des manifestations d’un « excès de pouvoir » et a souligné un problème plus profond lié à un conflit foncier opposant l’Église à divers acteurs politiques et militaires. Le prélat a révélé que l’Église catholique lutte pour préserver ses droits sur une concession qui abrite le grand séminaire Saint-Paul, malgré un jugement favorable à son encontre. Il a exprimé sa préoccupation face à ce qu’il considère comme des actes d’intimidation, déclarant : « Il y a une ligne qu’il ne faut pas franchir. L’Église et l’État sont deux institutions différentes, chacune étant complètement autonome. »
En réponse à l’enlèvement du séminariste, une enquête a été ouverte et une reconstitution des faits est prévue. La cour militaire a également initié un procès pour faire la lumière sur cet incident inquiétant.
Du côté militaire, le porte-parole de la 22e région a minimisé les tensions, affirmant qu’il n’y a pas de conflit entre l’Église et l’institution. Concernant l’interdiction de la messe, il a précisé que cette décision était motivée par des considérations de sécurité, soutenant que le général Eddy Kapend agissait dans le cadre de ses responsabilités.