Le Tchad se trouve au cœur d’une tempête politique alors que le président Mahamat Idriss Déby a convoqué un congrès du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) pour le 29 janvier. Ce parti, créé par l’ancien président Idriss Déby, est désormais le principal soutien de son fils et successeur, Mahamat Idriss Déby, qui a récemment remporté les élections législatives du 29 décembre avec une majorité écrasante, malgré un scrutin contesté par l’opposition.

Le congrès, qui vise à entamer un processus de « refondation du Tchad », suscite des inquiétudes parmi les opposants politiques. Des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un abus de pouvoir. Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre et président du RDNT-Le Réveil, a exprimé ses préoccupations sur les réseaux sociaux, soulignant que la convocation de ce congrès par Mahamat Idriss Déby met en lumière une potentielle violation de la Constitution. Il cite l’article 77 qui stipule que « les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute activité au sein d’un parti ou regroupement de partis politiques ».

D’autres figures de l’opposition, comme Max Kemkoye, partagent cet avis, arguant que le président confond les missions de l’État avec les enjeux d’un parti politique. Selon eux, cette situation représente une menace grave pour le pluralisme politique au Tchad et pour les citoyens qui ne sont pas membres du MPS.

En réponse à ces accusations, le Dr Issa Doubragne, porte-parole du MPS, a défendu la légitimité de l’implication de Mahamat Idriss Déby dans les affaires du parti. Il a déclaré que la régulation par le président d’honneur du MPS est conforme aux statuts du parti, affirmant que seuls les organes compétents, comme le Conseil constitutionnel, peuvent juger de la légalité des actes du Chef de l’État.

Le congrès du MPS, selon ses organisateurs, a pour objectif de « redynamiser le parti » et de mobiliser les militants en vue d’une mise en œuvre efficace du programme politique sur lequel le président a été élu. Toutefois, les tensions continuent de croître, et la situation politique au Tchad soulève des interrogations quant à l’avenir du pays et au respect des principes démocratiques.

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