Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné ce dimanche à l’armée d’empêcher l’arrivée d’un navire humanitaire, baptisé Madleen, en direction de la bande de Gaza. À son bord, plusieurs militants, dont l’activiste climatique suédoise Greta Thunberg, qui entendaient livrer de l’aide à l’enclave palestinienne ravagée par des mois de conflit.
« J’ai donné pour instruction à Tsahal d’empêcher le navire Madleen d’atteindre Gaza. À Greta l’antisémite et à ses compagnons, porte-voix de la propagande du Hamas, je dis clairement : faites demi-tour car vous n’arriverez pas à Gaza. »
Le ton est sans équivoque. Pour le gouvernement israélien, l’initiative n’est pas simplement humanitaire, mais perçue comme un acte de provocation politique susceptible de renforcer la légitimité du Hamas, que l’État hébreu considère comme une organisation terroriste.
Le navire Madleen, affrété par un collectif d’ONG européennes et internationales, transporte selon ses organisateurs de l’aide médicale, de la nourriture et des générateurs d’énergie destinés aux civils de Gaza. Greta Thunberg, figure mondiale du militantisme écologiste, a rejoint la mission pour dénoncer ce qu’elle a décrit dans un message sur les réseaux sociaux comme une « catastrophe humanitaire rendue possible par l’inaction et le silence des puissances occidentales ».
« Aucune cause ne justifie qu’un peuple entier soit privé de nourriture, d’eau et d’électricité. Le droit humanitaire n’est pas négociable », a-t-elle écrit.
Depuis la prise de pouvoir du Hamas à Gaza en 2007, Israël impose un blocus terrestre, maritime et aérien strict sur l’enclave palestinienne. Les tentatives d’acheminement d’aide sans coordination avec les autorités israéliennes sont systématiquement interceptées, parfois violemment, comme ce fut le cas lors de l’affaire du Mavi Marmara en 2010.
Cette nouvelle tentative de briser le blocus intervient dans un contexte d’aggravation de la situation humanitaire à Gaza, où les infrastructures sont en grande partie détruites et les besoins essentiels non couverts. L’ONU et plusieurs ONG alertent régulièrement sur les pénuries et les risques de famine.
La décision d’Israël de bloquer le Madleen pourrait raviver les tensions diplomatiques, en particulier avec certains pays européens, et intensifier la pression sur Tel-Aviv pour faciliter l’accès de l’aide humanitaire.