Le Rwanda a réagi aux sanctions britanniques, annoncées la semaine dernière, en exigeant le versement du solde de l’accord controversé sur l’immigration, estimé à plus de 61 millions d’euros. Cette demande intervient alors que le Canada a également annoncé des mesures punitives, suspendant de nouvelles initiatives commerciales.
Dans un communiqué de presse, Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, accuse le Royaume-Uni de « trahir la confiance » et de recourir à « des mesures punitives injustifiées » pour contraindre le Rwanda à « compromettre sa sécurité nationale ». Elle souligne que le Royaume-Uni avait demandé, « discrètement », au Rwanda de renoncer au dernier versement, basé sur une supposée confiance mutuelle. Cette confiance, selon Kigali, a été rompue par l’imposition des sanctions.
L’accord, initialement conclu et financé à hauteur de près de 280 millions d’euros, prévoyait le transfert de migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda. Malgré le versement d’une importante somme, aucun migrant n’a été transféré avant l’abandon du projet en juillet dernier, sous le gouvernement travailliste.
Aujourd’hui, Kigali dénonce la nature arbitraire des sanctions, estimées comme un moyen de pression politique pour affaiblir le pays et en échange de la demande de ce solde. Les autorités rwandaises qualifient la décision canadienne de « honteuse ».
L’annonce des sanctions, la semaine dernière, visait à sanctionner le Rwanda pour son implication dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo, plus précisément avec le soutien du groupe armé M23. Cette situation tend à compliquer les relations internationales du Rwanda, qui s’oppose aux accusations.