Le Parlement britannique a franchi un pas décisif vers la légalisation de l’aide à mourir. Ce vendredi, les députés ont adopté en deuxième lecture un projet de loi autorisant certains malades en phase terminale à mettre fin à leurs jours dans un cadre médical strict.

Le vote, extrêmement serré, s’est soldé par 314 voix pour et 291 contre, illustrant la sensibilité et la complexité morale du débat. La proposition de loi devra encore être examinée par la Chambre des Lords.

Dès l’annonce des résultats, de nombreux militants rassemblés devant Westminster ont éclaté de joie. Parmi eux, Pamela, atteinte d’un cancer du sein incurable, a salué « une victoire du bon sens et de la compassion », même si elle sait qu’il est probablement trop tard pour elle.

« Ce que je veux, c’est que d’autres aient le choix que je n’ai pas eu », confie-t-elle, émue.

La loi s’adresse uniquement aux adultes en phase terminale dont l’espérance de vie est inférieure à six mois, capables de prendre eux-mêmes la substance létale. Un collège d’experts médicaux devra valider chaque demande, écartant la décision d’un juge comme le prévoyait une version antérieure du texte.

Les conditions d’accès restent rigoureuses : le suicide assisté ne sera pas permis si l’état du patient résulte d’un jeûne volontaire, par exemple.

Selon un sondage YouGov publié la veille, 73 % des Britanniques soutiennent la légalisation de l’aide à mourir, signe d’un changement profond dans les mentalités.

Pour Davina, de l’association Dignity in Dying, cette loi est un soulagement : « Chaque semaine, des Britanniques partent mourir en Suisse ou mettent fin à leurs jours sans encadrement. Nous voulons simplement que chacun puisse mourir avec dignité, chez lui, entouré. »

La députée travailliste Kim Leadbeater, à l’origine de la proposition, a salué une journée « d’une importance morale et humaine rare au Parlement ». Le texte doit désormais passer l’épreuve de la Chambre des Lords, où les débats s’annoncent tout aussi passionnés.

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