La base militaire d’Abéché a été officiellement rétrocédée aux autorités tchadiennes aujourd’hui, marquant une étape significative dans le retrait des forces armées françaises du Tchad. La cérémonie de remise des clés s’est tenue dans un climat de joie et de soulagement, notamment pour les habitants de cette ville qui ont souffert de la présence coloniale française.

Cette rétrocession intervient peu de temps après la décision des autorités tchadiennes de rompre les accords de coopération en matière de défense et de sécurité avec la France, annoncée le 28 novembre dernier. Ce retrait a rapidement pris forme avec l’évacuation des forces françaises, à commencer par les avions de chasse de la base d’Adji Kosseï le 10 décembre, suivie par celle de la base de Faya et, maintenant, par celle d’Abéché.

Le ministre des Armées et des Anciens Combattants, Issakha Maloua Djamous, a effectué le déplacement depuis la capitale N’Djamena pour cette occasion, arrivant à la base d’Abéché vendredi après-midi à bord d’un avion militaire. Des gardes d’honneur et des représentants du gouvernement tchadien étaient également présents pour accueillir cette nouvelle phase de l’histoire militaire du pays.

La ville d’Abéché, située dans l’est du Tchad, a une histoire marquée par des traumatismes durant la colonisation française, et ses habitants ont manifesté une vive hostilité envers cette présence militaire. Lors du passage du ministre, des foules en liesse ont envahi les routes, exprimant leur joie par des youyous et des chants. Le départ des forces françaises est perçu comme un symbole de libération et un vent de changement pour la région.

« Ce retrait représente la fin d’une ère. C’est un pas important pour notre souveraineté et une opportunité pour construire un avenir meilleur sans ingérence étrangère », a déclaré Aziz Mahamat Saleh, ministre des Infrastructures.

La cérémonie officielle de rétrocession, prévue pour ce samedi matin, devrait voir une délégation française, bien que l’identité de ses représentants n’ait pas encore été confirmée. Les autorités tchadiennes espèrent que cette étape pourra ouvrir la voie à une collaboration plus équitable et respectueuse entre les deux nations à l’avenir.

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