La République démocratique du Congo entre dans une nouvelle phase de tensions politiques. Ce jeudi, le Sénat a levé l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila, ouvrant la voie à des enquêtes judiciaires. Quelques heures à peine après cette décision, plusieurs de ses anciens collaborateurs ont été interpellés par les autorités.
Parmi les personnes arrêtées figure Martin Kabwelulu, 77 ans, ancien ministre des Mines et figure influente du régime Kabila. Aux alentours de trois heures du matin, une opération conjointe menée par des agents en civil et des militaires a été menée à son domicile. L’intervention, décrite comme calme par des témoins, s’est soldée par l’arrestation de Kabwelulu, conduit ensuite au Conseil national de cyberdéfense. Son épouse, brièvement retenue, a été relâchée sur place. Son avocat n’a pour l’instant pas pu s’entretenir avec lui.
Selon plusieurs sources sécuritaires, l’ancien ministre est interrogé au sujet de concessions minières qui auraient été attribuées à des proches de Joseph Kabila. Ces terrains, qualifiés de « carrés miniers », pourraient être liés à des affaires de détournements ou de corruption. Les autorités congolaises envisagent déjà la saisie de certains biens appartenant à l’ancien chef de l’État ou à son entourage.
Autre arrestation marquante : celle du général Pierre Banywesize, ancien chef de la sécurité présidentielle. Présent à Kinshasa, selon ses proches, pour des démarches médicales, il a été interpellé dans des circonstances encore floues. Actuellement commandant en second du secteur opérationnel du Haut-Uélé, son lieu de détention n’a pas été révélé.