À deux ans de l’échéance, la campagne présidentielle française de 2027 s’esquisse déjà dans les discours, les déplacements et les stratégies partisanes. Entre ambitions affirmées, rivalités larvées et recompositions politiques, le paysage se dessine à grande vitesse.
La succession d’Emmanuel Macron, dont le second mandat s’achèvera en mai 2027, agite déjà les états-majors. Si l’échéance peut sembler lointaine, plusieurs personnalités se positionnent sans détour. Les partis profitent de la dynamique des municipales de 2026 pour s’ancrer sur le terrain et tester leur potentiel présidentiel.
Attal, Le Pen, Ruffin : la campagne avant l’heure
Gabriel Attal, Premier ministre et figure montante du camp macroniste, s’est lancé dans une tournée de terrain offensive. Ses prises de position sur la sécurité ou l’immigration sont vues comme autant de jalons d’un positionnement présidentiel. À gauche, François Ruffin s’organise, tandis que Jean-Luc Mélenchon laisse planer le doute sur une nouvelle candidature.
Marine Le Pen, malgré sa condamnation en première instance, entend rester incontournable. En cas d’inéligibilité confirmée, son successeur désigné, Jordan Bardella, pourrait endosser l’héritage lepéniste, avec la volonté de « normaliser » son image.
La gauche cherche son unité
Du côté de la gauche, les divisions persistent. Olivier Faure, à la tête d’un PS en congrès, plaide pour une primaire large « de Ruffin à Glucksmann ». Ce dernier, plus réservé, défend une candidature social-démocrate claire. Le nom de Clémentine Autain, celui du communiste Fabien Roussel ou de la verte Marine Tondelier circulent. Tous devront composer avec l’ombre tutélaire et clivante de Mélenchon.
Un centre fracturé et en recomposition
Le centre, issu de la majorité présidentielle, vit une recomposition silencieuse mais déterminante. Renaissance, Horizons et le MoDem débattent de leurs lignes. Édouard Philippe affûte ses armes, tandis que Gérald Darmanin, entre Beauvau et stratégie personnelle, reste à surveiller. Elisabeth Borne et Yaël Braun-Pivet, elles aussi, n’excluent rien.
La droite en quête d’un capitaine
Chez Les Républicains, Bruno Retailleau a pris la tête du parti, mais les ambitions individuelles demeurent : Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, David Lisnard ou encore Michel Barnier sont sur les rangs. L’union reste à construire, alors que l’ombre de l’extrême droite continue de peser sur l’électorat conservateur.