La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) reprend ce lundi le procès de Steve Amoussou, soupçonné d’être le « Frère Hounvi », après le renvoi de la précédente audience. Accusé de plusieurs infractions, le prévenu se présente à nouveau devant le juge dans une affaire qui a suscité l’attention médiatique et un débat public intense au Bénin.
Le procès, initialement interrompu, met en lumière les accusations portées contre Amoussou, qui comprend le « harcèlement par voie électronique », la publication de fausses nouvelles et la provocation à la rébellion. Lors de sa première comparution, Steve Amoussou a catégoriquement rejeté ces accusations, affirmant qu’elles sont sans fondement et qu’elles l’identifient à l’activiste controversé connu sous le nom de « Frère Hounvi ».
Amoussou, toujours en détention, a soulevé des allégations graves concernant son enlèvement survenu à Lomé, au Togo, en août 2024. Il a décrit son expérience comme traumatisante, qualifiant son enlèvement de « sorcellerie » et demandant aux autorités de prendre conscience de la gravité de la situation. « Je ne souhaite à personne de vivre cela. Ce que j’ai vécu, c’est le stade suprême de la sorcellerie », a-t-il affirmé lors de la deuxième audience du procès.
Suite à son enlèvement, la CRIET a condamné ses ravisseurs à 24 mois de prison, dont 12 mois ferme, pour « arrestation illégale ». De plus, la अदालत a ordonné que la somme de cinq millions de FCFA soit versée à Amoussou comme dommages et intérêts. Les ravisseurs ont justifié leur action par une allégation d’escroquerie d’un montant de 10 millions de FCFA.
Malgré la condamnation de ses ravisseurs, les avocats de Steve Amoussou, au nombre de six, ont demandé la libération de leur client, arguant que la confirmation de l’arrestation illégale par le juge devait suffire à justifier sa remise en liberté. Ils ont également mis en question la validité de la procédure d’interpellation qui a conduit à son arrestation.
Leur recours devant la Cour constitutionnelle a cependant été déclaré irrecevable, la haute juridiction ayant ordonné la poursuite des procédures devant la CRIET. Cela signifie que Steve Amoussou sera jugé selon les accusations portées contre lui, et son avenir judiciaire dépendra du jugement qui sera rendu suite à cette audience.