Dans un communiqué empreint de gravité et d’humilité, Kingnidé Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, a reconnu ses torts après ses propos polémiques sur un prétendu siphonnage du budget national. Il présente ses excuses publiques à son prédécesseur Samou Séidou Adambi, au président de la République Patrice Talon, au gouvernement et au peuple béninois.

Retour sur des propos controversés

C’est au cours d’une activité politique du Bloc Républicain, organisée par le ministre conseiller Rachidi Gbadamassi à Parakou, que Paulin Akponna s’est exprimé devant les populations des quartiers Titirou, Okédama et Korobororou. Abordant plusieurs thématiques – accès à l’eau potable, électrification, emploi des jeunes, autonomisation des femmes et cadre de vie – il a évoqué à Korobororou un siphonnage du budget national portant sur des dizaines de milliards de FCFA.

Des propos qui ont été largement perçus comme une attaque directe contre son prédécesseur au ministère, Samou Séidou Adambi, et qui ont immédiatement suscité l’indignation.

Un mea culpa assumé

Dans son communiqué, Paulin Akponna reconnaît :

« Avec un léger recul, je mesure la gravité de ces propos dont j’assume l’entière responsabilité. »

Il affirme que ses déclarations n’étaient fondées sur aucune preuve tangible, mais sur des souvenirs imprécis de dossiers pendants devant la CRIET. Il déplore l’interprétation qui a pu être faite de ses mots et admet une faute de communication grave, voire une « faute politique gravissime », selon ses propres termes.

« Ma pédagogie de piètre profane politique a péché par des exemples inappropriés et auto-accusateurs », ajoute-t-il.

Des excuses publiques à tous les niveaux

Dans un ton solennel, l’ancien ministre présente ses excuses à :

son prédécesseur Samou Séidou Adambi,

le président Patrice Talon,

l’ensemble du gouvernement,

le peuple béninois,

ainsi qu’à son parti, le Bloc Républicain.

Il remercie également ceux qui l’ont « rappelé à l’ordre » et conclut son message par un geste d’humilité :

« Je fais la génuflexion de ma coutume Nago », écrit-il.

Un contexte judiciaire tendu

Cette sortie intervient alors que Paulin Akponna a été convoqué à comparaître devant le tribunal d’Abomey-Calavi le 16 juillet 2025, suite à une plainte pour diffamation déposée par Samou Adambi. Malgré ses excuses, la procédure judiciaire suit son cours.

Un signal fort sur la responsabilité politique

Cette affaire met en lumière les exigences accrues de responsabilité et de rigueur dans la parole publique, notamment lorsqu’elle est tenue par des figures gouvernementales. Le mea culpa d’Akponna, bien que salué par certains, n’efface pas les suites judiciaires désormais enclenchées.

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