Le Nigeria a franchi un nouveau cap dans sa lutte contre le terrorisme. Après sept ans d’interruption, les autorités ont relancé les procès de personnes soupçonnées d’appartenir ou de soutenir le groupe djihadiste Boko Haram. Ce samedi, 44 individus ont été reconnus coupables de financement d’activités terroristes et condamnés à des peines allant de 10 à 30 ans de prison, assorties de travaux forcés.

Ces condamnations ont été prononcées par des juridictions civiles spéciales siégeant à Kainji, dans l’est du pays. Parmi les 54 accusés présentés devant ces tribunaux, dix ont été acquittés. « Les verdicts concernent exclusivement des cas de financement du terrorisme », a précisé Abu Michael, porte-parole du centre de lutte antiterroriste nigérian.

La reprise des procès marque une étape importante dans le traitement judiciaire de l’insurrection islamiste qui ravage le nord-est du Nigeria depuis 2009. Plus de 1.000 personnes doivent être jugées pour leurs liens présumés avec Boko Haram, un groupe armé responsable de dizaines de milliers de morts et de millions de déplacés.

Depuis la reprise des audiences, les tribunaux nigérians ont traité 785 affaires liées à des actes ou au financement du terrorisme. En l’espace de cinq mois, près de 200 combattants djihadistes ont également été condamnés à des peines très lourdes, allant de 20 à 70 ans de prison, voire à la perpétuité ou à la peine capitale. Les charges incluent des crimes graves tels que le meurtre de civils, des enlèvements, la destruction de lieux de culte, et des violences contre des femmes et des enfants.

Avec ces procès, le Nigeria entend réaffirmer sa volonté d’éradiquer les réseaux terroristes, tout en répondant aux critiques sur l’impunité et la lenteur judiciaire qui ont longtemps marqué la gestion des affaires liées au terrorisme.

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