Face à l’afflux massif de migrants refoulés d’Algérie et à une situation humanitaire critique dans le nord du Niger, les autorités nigériennes, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont annoncé le prochain rapatriement de plus de 4 000 personnes vers leurs pays d’origine d’ici juillet.

Cette mesure d’urgence vise à désengorger les centres de transit totalement débordés à Assamaka, localité frontalière au cœur d’une crise migratoire croissante. Le gouverneur de la région d’Agadez a mis en garde contre un « désastre humanitaire » si rien n’est fait.

Depuis plusieurs années, l’Algérie expulse régulièrement des migrants en situation irrégulière vers le Niger, mais un pic inédit a été atteint en avril. Plus de 1 100 personnes ont été abandonnées dans le désert le 19 avril, forcées de rejoindre la frontière nigérienne à pied, dans des conditions extrêmes.

Selon les chiffres de la police locale, plus de 6 000 migrants ont été refoulés à Assamaka durant le seul mois d’avril, soit presque autant que pour l’ensemble du premier trimestre 2025. Cette brusque augmentation exerce une pression insoutenable sur les infrastructures locales.

« C’est une situation d’urgence », alerte Azizou Chehou, coordinateur de l’ONG Alarmphone Sahara. « Les centres d’accueil sont saturés, les migrants dorment dehors sous un soleil de plomb avec des températures dépassant les 47°C. »

Dans un rare geste d’ouverture, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment évoqué la possibilité de régulariser certains travailleurs sans papiers, mais sur le terrain, les expulsions se poursuivent.

Les autorités nigériennes espèrent que les opérations de rapatriement aideront à stabiliser la situation, tout en appelant à une coopération régionale renforcée. « Il faut des discussions entre les pays concernés pour trouver des solutions durables », souligne Azizou Chehou.

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