Ce jeudi 30 janvier, les derniers militaires français ont quitté le Tchad, marquant une étape significative dans l’évolution des relations entre Paris et N’Djamena. L’état-major de l’armée tchadienne a annoncé la rétrocession de la base d’Adji Kosseï, où une cérémonie symbolique s’est tenue entre les soldats français et tchadiens, loin des caméras.
Au cours de cette cérémonie, le général Daoud, chef d’état-major général des armées tchadiennes, et le général Pascal Ianni, le responsable du commandement pour l’Afrique de l’armée française, ont pris la parole. Ils ont officialisé le transfert de la base en abaissant le drapeau français et en signant les procès-verbaux de remise. Ce moment marque la fin définitive de la présence militaire française au Tchad, selon un communiqué de l’armée tchadienne, en conformité avec les souhaits des autorités locales.
La base d’Adji Kosseï est la dernière d’un trio militaire français qui a été restitué. Les bases de Faya-Largeau et d’Abéché avaient déjà été transférées respectivement les 26 décembre et 11 janvier derniers, suivant le retrait des avions de combat Mirage 2000 début décembre. Ce désengagement a été précipité par une déclaration inattendue du ministre tchadien des Affaires étrangères, rompant un ancien accord de défense en vigueur depuis 1976.
Les deux armées ont terminé leur collaboration sur une note positive, après des années à travailler ensemble contre le terrorisme et l’insécurité dans la région. Selon des sources militaires françaises, bien que ce départ marque la fin d’une ère, il n’exclut pas une forme de coopération future dans des domaines tels que la formation et l’entraînement, ce qui pourrait donner lieu à des missions ponctuelles si les autorités tchadiennes en expriment le besoin.
Cependant, les militaires français soulignent que ce retrait représente la fin d’un modèle « ancien » de présence militaire permanente sur le continent africain. Désormais, reste à voir quelle forme prendra le partenariat entre le Tchad et la France à l’avenir.
Le président Mahamat Idriss Déby a récemment exprimé des souhaits de réorientation de la coopération bilatérale, privilégiant des domaines plus en accord avec les besoins et les intérêts du peuple tchadien. Cette volonté de redéfinir le partenariat sera abordée lors d’une cérémonie officielle que le président Déby présidera ce vendredi à la base d’Adji Kosseï.
La question demeure quant à l’avenir de la coopération entre le Tchad et la France. Ce retrait pourrait-elle ouvrir la voie à de nouvelles perceptions de la sécurité, où la souveraineté et les spécificités locales seront davantage prises en compte ? Les prochains mois seront décisifs, alors que le Tchad, confronté à divers défis sécuritaires, cherche à redéfinir ses alliances et stratégies pour garantir sa stabilité.