Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a provoqué une nouvelle onde de choc politique ce jeudi en annonçant la nomination du général de division David Zini à la tête du Shin Bet, le puissant service de sécurité intérieure. Cette décision intervient au lendemain d’une mise en garde explicite de la procureure générale de l’État, Gali Baharav-Miara, qui lui avait interdit de procéder à cette nomination.

Cette initiative marque un bras de fer supplémentaire entre le chef du gouvernement et le système judiciaire, déjà mis à rude épreuve par les réformes controversées engagées ces derniers mois. Le contexte est d’autant plus tendu que le directeur sortant du Shin Bet, Ronen Bar, avait annoncé son départ pour le 15 juin après avoir accusé Netanyahu d’avoir exigé de lui une loyauté personnelle et de l’avoir sommé d’espionner des manifestants antigouvernementaux – une allégation que le Premier ministre a fermement rejetée, parlant de « mensonge absolu ».

La nomination de Zini, perçue par plusieurs analystes comme une tentative de placer un fidèle à un poste clé, suscite une levée de boucliers dans l’opposition. Yaïr Lapid, chef de l’opposition, a appelé le général à « refuser le poste tant que la Cour suprême ne s’est pas prononcée ». Le Mouvement pour un gouvernement de qualité, une ONG influente, a également réagi avec virulence : « Il s’agit d’un test crucial pour l’État de droit en Israël », a-t-elle déclaré, annonçant un recours imminent devant la Haute Cour de justice.

Ce nouvel affrontement entre les institutions renforce les inquiétudes d’une dérive autoritaire du pouvoir exécutif, dans un climat politique de plus en plus polarisé. La Cour suprême devrait être saisie dans les prochains jours, alors que l’issue de cette crise pourrait avoir des conséquences majeures sur l’équilibre des pouvoirs en Israël.

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