Alors que le Premier ministre Bah Oury annonçait récemment un calendrier clair pour le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, la présidence a fait preuve de plus de prudence jeudi 22 mai. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le porte-parole du gouvernement, le général Amara Camara, secrétaire général et porte-parole de la présidence, a tenu à modérer les propos tenus quelques jours plus tôt par le chef du gouvernement.

Le 12 mai, à Abidjan, Bah Oury avait affirmé que la Guinée organiserait un référendum constitutionnel le 21 septembre 2025, suivi d’une élection présidentielle et de législatives en décembre de la même année. Une annonce forte, mais faite en dehors des canaux officiels habituels de communication de la junte du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement).

« En tant que porte-parole de la présidence, je ne suis pas en mesure de vous donner une date des élections », a déclaré le général Amara Camara devant les journalistes. « Mais nous voulons faire de 2025 une année électorale, conformément à la volonté du chef de l’État », a-t-il précisé, confirmant néanmoins la tenue du référendum constitutionnel en septembre.

Cette prise de distance de la part de la présidence intervient alors que le processus électoral semble encore embourbé. Le recensement de la population, étape cruciale pour l’établissement d’un nouveau fichier électoral, connaît d’importants retards et fait face à de multiples défis logistiques.

En toile de fond, les interrogations demeurent sur la réelle volonté des autorités de la transition de respecter les échéances annoncées. La prudence affichée par le général Camara illustre une tension latente entre les différentes branches de l’exécutif, et la méfiance persistante d’une partie de l’opinion publique quant à la sincérité du processus de retour à un régime civil.

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