La tension entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a atteint un nouveau sommet avec l’annonce du gouvernement congolais, samedi soir, du retrait de ses diplomates de l’ambassade congolaise à Kigali et l’expulsion des diplomates rwandais de Kinshasa. Cette décision stratégique survient alors que les affrontements dans l’est de la RDC, à proximité de Goma, s’intensifient, exacerbant ainsi les tensions déjà existantes entre les deux pays.
Le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, a qualifié cette mesure de « regrettable », affirmant qu’elle ne contribuera pas à une solution durable aux conflits persistants dans la région. « Ce n’est pas une décision qui amène à la recherche d’une solution durable par rapport à ce qu’il se passe à l’est, mais, ils l’ont prise et on doit l’accepter », a-t-il déclaré, soulignant l’inefficacité de telles actions face aux enjeux sous-jacents.
Cette escalade diplomatique fait suite à une longue histoire de tensions bilatérales, en particulier après l’expulsion de l’ancien ambassadeur rwandais, Vincent Karega, en octobre 2022, à la suite d’accusations de soutien du Rwanda au groupe rebelle du M23. Les conséquences de ces décisions se traduisent par un isolement diplomatique croissant, nuisant à la possibilité d’un dialogue constructif entre les deux nations.
Alain Mukuralinda a ajouté que ce type de décisions ne fait qu’aggraver une situation déjà complexe. « Aujourd’hui, ce sont les employés des ambassades. C’est ce genre de décisions qui sont prises pour amuser la galerie, alors que le fond du problème n’est pas examiné pour essayer de trouver une solution durable », a-t-il conclu.
En outre, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a précisé que le Rwanda avait évacué son dernier diplomate de Kinshasa, en raison de menaces qu’il aurait subies de la part de hauts responsables congolais. Ce retrait, selon Nduhungirehe, a eu lieu avant la note verbale congolaise et soulève des préoccupations quant à la sécurité des diplomates rwandais sur le territoire congolais.
L’escalade des tensions est amplifiée par les dernières déclarations des Nations unies et de l’Union européenne, qui ont dénoncé l’implication présumée des troupes rwandaises dans l’offensive du M23. Les autorités rwandaises, pour leur part, dénoncent ce qu’elles considèrent comme un déséquilibre dans la couverture médiatique, affirmant que les accusations devraient également porter sur la collaboration entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et des milices sanctionnées par l’ONU.