Dans un revirement aussi spectaculaire qu’inattendu, Elon Musk a déclaré mercredi qu’il regrettait « être allé trop loin » dans ses critiques contre le président Donald Trump. Quelques jours après un violent échange public entre les deux hommes, l’homme le plus riche du monde semble vouloir calmer le jeu.
Le patron de Tesla, SpaceX et X avait suscité un tollé en accusant Donald Trump d’être lié à l’affaire Jeffrey Epstein, allant jusqu’à appeler à sa destitution. Ces publications incendiaires, diffusées sur sa propre plateforme, ont depuis été supprimées. Mercredi, Musk a reconnu qu’« à certains moments, l’émotion a pris le dessus », sans toutefois préciser quels messages étaient visés.
L’idylle entre les deux figures les plus polarisantes des États-Unis a brutalement pris fin ces derniers jours. Très proches lors de la campagne présidentielle et du début du second mandat de Trump, les deux hommes ont rompu de manière spectaculaire, mêlant critiques politiques, attaques personnelles et règlements de comptes en ligne.
Le point de rupture est survenu après que Musk a qualifié le projet de loi budgétaire défendu par Trump d’« abomination répugnante ». Le président américain a répliqué en remettant en cause la santé mentale du milliardaire. Ce dernier a alors affirmé que Donald Trump lui devait son retour à la Maison Blanche, évoquant même la création d’un nouveau parti politique. « Sans moi, il ne serait pas là », a-t-il lancé dans un post vite supprimé.
Donald Trump n’a pas tardé à contre-attaquer, accusant Musk d’« être devenu fou » et menaçant de couper les aides fédérales aux entreprises du milliardaire. Un signal fort, alors que Tesla dépend en partie de subventions publiques et que SpaceX est un partenaire clé de la NASA et du Pentagone.
Malgré cette menace, Musk semble confiant. « Trump a encore trois ans et demi. Moi, je serai là pour encore quarante ans », a-t-il déclaré, affirmant que sa puissance économique et technologique est plus durable que toute présidence.
Ce conflit révèle aussi une fracture plus large : celle entre deux visions de l’Amérique. L’une populiste et nationaliste, portée par Trump. L’autre technocratique et futuriste, incarnée par Musk. La rupture est d’autant plus spectaculaire qu’elle intervient après des mois de collaboration étroite, notamment lors de la mise en place de la commission fédérale Doge, chargée de réduire les dépenses publiques – une initiative controversée mais emblématique de leur alliance passée.