Dans un contexte de bouleversements politiques en Syrie, le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, a exprimé une position ferme contre le rôle des Kurdes dans la future structure politique du pays. Cette déclaration survient lors d’une rencontre à Damas avec Ahmad al-Chareh, nouvellement installé en tant que leader syrien après la chute du régime de Bachar el-Assad.
Fidan a déclaré que les Kurdes n’avaient pas leur place dans l’organisation politique de la Syrie post-Assad, renforçant ainsi la position de la Turquie, qui perçoit les forces kurdes comme une menace en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qu’Ankara considère comme terroriste. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ont été un allié clé des États-Unis dans la lutte contre l’État islamique, mais la Turquie a toujours refusé leur reconnaissance politique.
De son côté, Ahmad al-Chareh a promis de garantir la protection des minorités en Syrie, tout en soulignant l’importance de la coexistence dans ce pays aux multiples ethnies et confessions. Toutefois, il a également insisté sur le fait que toutes les armes, y compris celles contrôlées par les milices kurdes, doivent être sous le contrôle de l’État.
La nouvelle administration syrienne a exprimé sa volonté de prendre en charge les prisonniers du groupe État islamique qui sont actuellement détenus par les FDS. Cela pourrait signaler une volonté de rétablir une certaine forme d’ordre et de sécurité dans les zones ayant subi des conflits prolongés.
La position turque sur les Kurdes en Syrie semble donc être une constante dans la politique régionale, alimentée par des préoccupations sécuritaires et géopolitiques. La manière dont les autorités syriennes géreront la question kurde dans le cadre de leur nouvelle gouvernance reste à surveiller, d’autant plus que des tensions persistantes pourraient encore compliquer le paysage politique du pays et des relations avec ses voisins.