Des images choquantes circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de massacres de civils dans l’ouest du Burkina Faso, entre Bobo-Dioulasso et Nouna, ces derniers jours. Les vidéos montrent des cadavres, certains ligotés, d’autres abattus, sur le sol, avec au moins un bébé parmi les victimes. Des scènes de triporteur chargés de dizaines de corps, apparemment non identifiés, sont également apparues. L’indifférence apparente de certains militaires burkinabè, notamment des membres des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), sur ces scènes macabres est particulièrement alarmante, certains se plaisantant sur les victimes.
Ces images, et les témoignages anecdotiques, mettent en évidence des violations graves des droits humains. Elles soulèvent de profondes inquiétudes sur les méthodes utilisées par l’armée et ses auxiliaires dans la lutte contre l’insécurité.
Une version officielle avancée par certaines sources fait état de combats contre des voleurs de bétails et des complices de terroristes, et de la récupération d’un important butin. Cependant, une autre version, plus officieuse, pointe une possible exécution de civils, en particulier de la communauté peule, suspectée de collusion avec les terroristes dans la région. L’insécurité grandissante dans la région de Solenzo, et les difficultés rencontrées par l’armée pour assurer la protection des populations, pourraient expliquer ce recours à des représailles sanglantes.
La mairie de Solenzo, dans un communiqué, ne fait aucune mention des massacres, mais se contente d’annoncer la saisie de 463 bœufs et 41 moutons. Elle demande aux propriétaires de se manifester. Cette absence de condamnation des exactions semble exacerber les tensions et alimente les accusations de violations des droits humains et de possibles représailles aveugles.