La crise politique à Madagascar s’intensifie. À Antananarivo, plusieurs soldats ont rejoint ce samedi les manifestants opposés au président Andry Rajoelina, refusant de « tirer sur leurs frères et sœurs ». Une vidéo diffusée par des membres du CAPSAT, une unité militaire basée près de la capitale, appelle les forces armées à la désobéissance et à l’unité avec la population.
Ce geste rappelle la mutinerie de 2009, partie du même camp, qui avait conduit à la chute de Marc Ravalomanana et à l’ascension au pouvoir de Rajoelina. Seize ans plus tard, le président fait face à une armée divisée et à une jeunesse déterminée.
Né des pénuries d’eau et d’électricité, le mouvement de contestation s’est transformé en révolte politique. Malgré la répression au moins 22 morts depuis fin septembre selon l’ONU –la mobilisation ne faiblit pas.
En réponse, le chef de l’État a nommé un Premier ministre militaire et plusieurs ministres issus des forces de sécurité, signe d’une militarisation accrue du régime. Mais cette stratégie semble fragiliser davantage son autorité, alors que des appels à la désobéissance continuent de circuler dans les rangs de l’armée.
L’alliance entre jeunes manifestants et militaires pourrait marquer un tournant décisif pour Madagascar, où l’histoire politique s’est souvent écrite dans la rue.

Madagascar : des militaires se rallient aux manifestants, le pouvoir Rajoelina vacille
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