La République démocratique du Congo s’apprête à faire son retour au cœur de la diplomatie mondiale. Ce mardi 3 juin 2025, l’Assemblée générale des Nations unies procède à l’élection des membres non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2026-2027. La RDC, aux côtés du Liberia, est candidate aux deux sièges réservés au continent africain.
Si l’élection semble jouée d’avance, avec deux candidats pour deux sièges, elle n’en demeure pas moins symbolique. La dernière participation de la RDC à ce cercle restreint remonte à 1992. Trente-trois ans plus tard, Kinshasa ambitionne de faire entendre sa voix dans l’une des plus hautes instances de décision de l’ONU.
« Le retour de la RDC au Conseil de sécurité, c’est le retour d’un pays qui a beaucoup souffert, mais qui veut désormais peser sur les décisions internationales », confie un diplomate congolais sous couvert d’anonymat.
Pour parvenir à ce résultat, la RDC a mené, durant plusieurs mois, une intense campagne diplomatique. Une offensive soutenue par l’Union africaine qui, comme souvent, a œuvré à la construction d’un consensus pour éviter une compétition frontale entre pays africains.
Cette unité africaine est saluée dans les milieux diplomatiques. « C’est l’un des points forts de l’UA : parvenir à une position commune pour renforcer la voix du continent », soulignait récemment un ambassadeur africain en poste à Kinshasa.
Mais au-delà du symbole, Kinshasa voit dans ce siège un levier pour plaider sa propre cause. Face à l’instabilité persistante dans l’est du pays et aux tensions régionales, les autorités congolaises souhaitent mettre à profit leur présence au Conseil pour faire entendre leur position de manière plus directe et influente.
« La RDC est un pays tourné vers la coopération et la solidarité », a rappelé la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Wagner. « Mais nous sommes aussi un pays agressé, et nous comptons utiliser cette tribune pour défendre notre souveraineté. »
Pour Kinshasa, il s’agit aussi d’un outil pour renforcer son rôle sur la scène régionale et internationale. En intégrant le Conseil de sécurité, même pour deux ans, la RDC espère peser davantage dans les discussions sur les missions de maintien de la paix, les sanctions, ou encore les stratégies de prévention des conflits.