L’affaire fait grand bruit en Alsace et au-delà. Un évêque gallican de 45 ans, identifié comme Raphaël S., s’est gravement blessé ce vendredi matin en se défenestrant du troisième étage d’un immeuble à Geispolsheim, alors qu’il devait comparaître dans l’après-midi devant le tribunal correctionnel de Strasbourg.
Arrêté en début de semaine au sein du centre religieux Miséricorde Saint-Joseph à Lingolsheim, dans l’agglomération strasbourgeoise, Raphaël S. était soupçonné de participation à un vaste réseau pédocriminel ayant utilisé la messagerie cryptée Telegram pour échanger du contenu illicite. Il avait été placé sous contrôle judiciaire après son interpellation et devait être jugé en comparution immédiate ce vendredi.
Selon Les Dernières Nouvelles d’Alsace, c’est dans le domicile d’un proche que l’homme s’est volontairement jeté dans le vide. Son pronostic vital est engagé ; il a été transporté à l’hôpital en état de coma.
L’opération « Mario », menée par l’Office des mineurs (Ofmin), a permis l’interpellation de 55 individus entre lundi et jeudi à travers toute la France. Les suspects, âgés de 25 à 75 ans, viennent d’horizons variés : ambulancier, professeur de musique, retraités, célibataires ou encore pères de famille apparemment sans histoire. Tous étaient en lien avec un groupe de pédocriminels considérés comme « extrêmement dangereux », déjà incarcérés depuis l’été 2024.
Le commissaire Quentin Bevan, en charge du pôle opérationnel de l’Ofmin, a décrit un réseau bien structuré, fonctionnant principalement via Telegram, et impliquant une diffusion massive de contenus à caractère pédopornographique.
Prêtre depuis 2004 et évêque gallican depuis 2013, Raphaël S. occupait une place importante dans sa communauté religieuse, qui ne reconnaît au Pape qu’un pouvoir spirituel et n’est pas reconnue par le Vatican. Son implication dans un tel scandale jette un trouble profond sur une Église déjà marginale.