Il y a des silences plus éloquents que tous les discours. Et ce lundi, à Roland-Garros, ce fut dans un silence quasi religieux que le court Philippe-Chatrier a vu Rafael Nadal faire une dernière entrée en scène. Vêtu d’un sobre costume noir, loin des débardeurs et pantacourts qui ont marqué sa légende, l’Espagnol a reçu un hommage à la hauteur de son œuvre : monumental, émouvant, éternel.

Un an après son retour avorté, Nadal a enfin pu faire ses adieux à la terre battue parisienne dans les règles du cœur. Pour la première fois depuis 2005, il est monté sur le Chatrier sans raquette, sans ses gestes rituels, mais avec une émotion brute et une humilité intacte. « Vous m’avez fait sentir comme un Français de plus », a-t-il déclaré, en français, la voix tremblante, sous les applaudissements nourris du public.

L’organisation du tournoi, menée par Amélie Mauresmo et Gilles Moretton, a immortalisé son passage en dévoilant une plaque gravée à son nom, désormais scellée dans la terre ocre du court central. Après la statue inaugurée en 2021, cette nouvelle marque d’éternité ancre encore un peu plus l’empreinte de Nadal sur les lieux.

Le moment le plus fort restera cette séquence irréelle, presque cinématographique, où Federer, Djokovic et Murray l’ont rejoint sur le court. Une réunion des quatre géants, plus vibrante encore qu’un dernier set décisif. Nadal l’a dit avec simplicité : « On a montré qu’on pouvait être de grands rivaux et de vrais amis. »

Les mots de remerciement se sont succédé. Pour sa famille, son épouse, son équipe, ses sponsors, les fans et surtout son oncle Toni, figure tutélaire de toute une carrière. « Tu m’as fait souffrir, tu m’as fait rire, tu m’as façonné. Tout cela en valait la peine », a lâché Nadal, avant de craquer une dernière fois.

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