Lille, capitale des Flandres, devient ce 5 juillet le théâtre du Grand Départ du Tour de France 2025. Pour la troisième fois de son histoire, après 1960 et 1994, la Grande Boucle s’élance depuis cette région emblématique, où le vélo n’est pas qu’un sport, mais un véritable héritage culturel.
Impossible d’évoquer le Nord sans penser à Paris-Roubaix, la mythique « reine des classiques ». Ses pavés, redoutés et célébrés, ont forgé la légende du cyclisme. Même Tadej Pogacar, favori annoncé de cette 112e édition du Tour, s’y est aventuré au printemps dernier. « C’est une terre de vélo, on sent une ferveur populaire, ici tout le monde pédale », résume l’ex-champion Laurent Jalabert, conquis par l’atmosphère unique du Nord.
Le choix de Lille comme ville de départ n’est pas un hasard. Christian Prudhomme, directeur du Tour, souligne qu’il fallait « une terre qui aime et respire le vélo ». Et dans les Hauts-de-France, la passion du deux-roues ne faiblit pas. À chaque passage du Tour, les foules se pressent. Cette année encore, elles seront nombreuses de Lauwin-Planque à Boulogne-sur-Mer, de Valenciennes à Dunkerque, jusqu’à Amiens.
Mais l’amour du vélo ici ne date pas d’hier. Selon Pascal Sergent, historien et président des Amis de Paris-Roubaix, c’est dans les usines textiles que s’est forgé le lien entre le peuple et la petite reine. « Le Vélodrome de Roubaix inauguré en 1895 était plein chaque dimanche. Le vélo, c’était un loisir, mais aussi une façon pour les ouvriers de rêver à une ascension sociale. »
Le départ de la première étape Lille-Lille, ce samedi, sera ponctué de trois côtes : Notre-Dame-de-Lorette (1 km à 7,6 %), Mont Cassel (2,3 km à 3,5 %) et Mont Noir (1,3 km à 6,4 %). De quoi animer le début de course et offrir les premiers points pour le maillot à pois. Mais dans l’ensemble, le terrain reste favorable aux sprinteurs.
Dans cette région où le cyclisme est roi, une absence fait néanmoins grincer des dents : aucun coureur nordiste n’a été sélectionné pour le Tour 2025. Une déception pour les supporters locaux, qui espéraient voir un enfant du pays briller sur les routes de chez eux.
Malgré cela, l’ambiance s’annonce festive : frites croustillantes, bières fraîches, drapeaux belges flottants, façades de briques rouges… Le Nord est prêt. Et plus que jamais, il prouve qu’il reste une terre de vélo, de cœur et de passion.