À un an de la Coupe du monde en Amérique du Nord, Donald Trump s’invite à la finale du Mondial des clubs et renforce ses liens avec la Fifa, dans une opération à forte teneur symbolique.
Dimanche soir, le MetLife Stadium du New Jersey ne sera pas seulement le théâtre de la finale du Mondial des clubs entre le PSG et Chelsea. Il sera aussi, et peut-être surtout, le décor d’une séquence politique savamment orchestrée. Donald Trump, en campagne pour un retour à la Maison Blanche, assistera au match aux côtés de Gianni Infantino, président de la Fifa. Une image forte, à douze mois du Mondial 2026 que les États-Unis coorganiseront avec le Canada et le Mexique.
Un rapprochement assumé avec la Fifa
Trump n’a jamais caché sa volonté de faire du sport et du football en particulier un levier d’influence à l’international. Sa relation privilégiée avec Gianni Infantino remonte à son premier mandat. En mars, le président de la Fifa s’était déjà rendu à la Trump Tower puis à Mar-a-Lago. Le trophée du Mondial des clubs, exposé un temps dans le Bureau ovale, symbolise ce lien étonnant entre politique et ballon rond.
La conférence de presse tenue samedi dans les nouveaux locaux de la Fifa à New York ironiquement installés dans un immeuble estampillé Trump illustre encore cette proximité. À la veille du match, Infantino a même confié que Donald Trump avait évoqué la passion de son fils Barron, 19 ans, pour le football. « Quand vous êtes parent, vous aimez ce que vos enfants aiment », a glissé le patron de la Fifa, suggérant un intérêt sincère de l’ancien président pour le soccer.
Un sport à conquérir pour une image à réinventer
Si le football reste loin derrière le basket, le football américain et le baseball en popularité aux États-Unis, Trump y voit une opportunité stratégique. En misant sur la Coupe du monde 2026 dont l’attribution a été obtenue sous sa présidence en 2018 il espère projeter une image d’homme d’influence globale et faire du sport un outil de soft power américain.
Dans ce contexte, le Mondial des clubs version 32 équipes, organisé pour la première fois aux États-Unis, fait figure de répétition générale. Malgré quelques critiques sur la surcharge du calendrier et des stades parfois clairsemés, Gianni Infantino a salué « une réussite » et proclamé, reprenant une formule chère à son hôte du jour : « L’âge d’or du football de clubs a commencé ».
Entre ballon rond et calcul électoral
L’offensive footballistique de Trump n’est pas qu’une question d’image. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large : reconquérir un électorat jeune, multiculturel, urbain des segments où le football est en pleine croissance. Le sport devient ici un vecteur politique, un moyen de construire un récit fédérateur autour d’une Amérique conquérante, accueillante et en pleine ascension sur la scène mondiale.
Reste à savoir si ce pari portera ses fruits dans les urnes… ou seulement dans les tribunes.