Alors que débute ce mercredi un nouveau conclave au Vatican, l’attention des fidèles se porte non seulement sur l’identité du prochain souverain pontife, mais aussi sur le nom qu’il choisira. Une tradition millénaire, riche de sens, à laquelle se pliera le futur pape dès son élection.

Une fois élu à l’unanimité par le Collège des cardinaux, le nouveau pape est officiellement invité à accepter sa mission par le doyen du conclave, qui lui demande en latin : « Acceptez-vous votre élection canonique comme souverain pontife ? » S’il accepte, une seconde question lui est aussitôt posée : « De quel nom voulez-vous être appelé ? »

Ce nom devient alors son patronyme de règne, révélé peu après au monde depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre par la célèbre formule « Habemus papam ». Ce sera le seul nom sous lequel le pape sera connu tout au long de son pontificat.

La tradition ne figure pas dans les textes religieux, mais remonte au VIe siècle. Le premier à adopter un nom différent de celui reçu à la naissance fut Jean II, élu en 533. Il s’appelait alors Mercurius, un nom païen jugé incompatible avec la direction de l’Église. Par respect pour la foi chrétienne, il choisit celui d’un apôtre.

Depuis lors, l’usage s’est peu à peu généralisé, notamment à partir du Xe siècle. Seuls deux papes ont conservé leur prénom de naissance : Adrien VI (1522) et Marcel II (1555).

Le choix du nom papal n’est pas soumis à une règle stricte. Il est personnel, mais toujours très réfléchi. Il peut rendre hommage à un prédécesseur, souligner une volonté de réforme, de continuité ou incarner un retour à des valeurs jugées essentielles.

Par exemple, Jean-Paul Ier (1978) a combiné les noms de Jean XXIII et Paul VI pour marquer son admiration envers leurs pontificats. Son successeur, Jean-Paul II, a repris le même nom, en hommage au pape disparu subitement après 33 jours de règne.

Plus récemment, Benoît XVI avait expliqué son choix en référence à Benoît XV, pape durant la Première Guerre mondiale, mais aussi à saint Benoît de Nursie, fondateur du monachisme occidental et protecteur de l’Europe.

Alors que l’Église catholique entre dans une nouvelle phase de transition, le nom que choisira le futur pape sera scruté comme un premier signal de l’orientation qu’il souhaite donner à son pontificat.

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