La République démocratique du Congo est confrontée à une recrudescence inquiétante de l’épidémie de choléra. Depuis janvier, plus de 33 000 cas ont été recensés à travers le pays, dont plus de 700 décès. Et la situation ne montre aucun signe d’amélioration.
Selon le ministère de la Santé, l’épidémie est entrée dans une phase aiguë, avec près de 1 500 nouveaux cas chaque semaine. Le taux de létalité atteint les 2 %, une proportion préoccupante pour cette maladie pourtant évitable et traitable. Dix-sept des vingt-six provinces du pays sont désormais touchées, dont la Tshopo, le Sud-Kivu et Kinshasa, la capitale.
À Kinshasa, la propagation du choléra s’intensifie : 25 des 35 zones de santé rapportent des cas. En réponse, trois structures de prise en charge sont déjà opérationnelles, deux autres doivent ouvrir leurs portes sous peu, et trois nouveaux centres sont en cours de déploiement. Les soins sont gratuits pour tous les malades, assurent les autorités sanitaires.
Le ministre de la Santé, Samuel Kamba, se veut rassurant. « Nous avons assez de traitement pour tout le monde », a-t-il déclaré, appelant les personnes présentant des vomissements ou des diarrhées à se rendre rapidement dans un centre de santé.
Outre les soins, l’enjeu principal reste la prévention. Le ministre a insisté sur l’importance de l’hygiène, notamment le lavage des mains et la consommation d’eau potable. Des citernes d’eau doivent d’ailleurs être déployées dans les quartiers les plus affectés de Kinshasa pour limiter la contamination.
Mais dans un pays marqué par des conflits armés, des infrastructures fragiles et un accès à l’eau potable très inégal, la lutte contre le choléra reste un défi colossal.