Ce mercredi, la Maison Blanche accueille une rencontre diplomatique inédite : le président sud-africain Cyril Ramaphosa est reçu par son homologue américain Donald Trump. Une réunion attendue, mais loin d’être facile, tant les sujets de tension sont nombreux.

Ces dernières années, les relations entre les deux pays se sont dégradées, notamment depuis que Donald Trump a accusé l’Afrique du Sud de « génocide » contre les fermiers blancs, une déclaration vivement dénoncée à Pretoria. Au-delà de la polémique, les différends diplomatiques et économiques persistent, sur fond de désaccords concernant le conflit israélo-palestinien et la politique commerciale américaine.

Pour l’Afrique du Sud, cette rencontre représente une opportunité stratégique de réengager les États-Unis sur des bases économiques plus solides. « L’Afrique du Sud souhaite mettre sur la table ses atouts économiques pour réparer cette relation », affirme Liesl Louw, chercheuse à l’International Crisis Group, elle-même sud-africaine. « Il s’agit pour Pretoria de rappeler son rôle de puissance émergente et de partenaire commercial stable en Afrique. »

Le pays espère ainsi obtenir des garanties sur les tarifs douaniers qui pénalisent actuellement certaines de ses exportations, notamment dans le secteur automobile et agroalimentaire.

Mais la politique étrangère pourrait s’avérer un obstacle majeur. Alors que l’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice pour dénoncer les actions d’Israël à Gaza, les États-Unis continuent de soutenir ouvertement le gouvernement israélien. « Sur ce dossier, il y aura peu de convergence », reconnaît Liesl Louw. « Ramaphosa va surtout chercher à défendre la position sud-africaine comme étant fondée sur le droit international. »

Malgré ces divergences, certains espèrent que les deux dirigeants pourront trouver un terrain d’entente autour de la coopération en matière d’énergie, d’éducation, ou encore d’investissements privés. La présence croissante de la Chine sur le continent africain pousse également Washington à réévaluer ses alliances stratégiques.

Mais le style et les convictions opposées des deux hommes laissent planer le doute sur la portée réelle de cette rencontre. Au-delà d’une poignée de main devant les caméras, la question est de savoir si cette visite pourra relancer un dialogue durable, ou si elle se résumera à une simple tentative de désamorcer un contentieux diplomatique.

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