Une semaine après les violentes manifestations qui ont secoué Lomé et causé plusieurs morts, la France brise enfin le silence. Interpellé à l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exprimé sa « vigilance » sur la situation et son attachement aux libertés fondamentales.

Interrogé par le député Aurélien Taché (LFI) lors d’une audition de la commission des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a été sommé d’expliquer le silence de Paris, pourtant partenaire militaire de Lomé, face à la répression des récentes manifestations au Togo.

« Nous suivons bien entendu la situation au Togo en lien avec notre ambassade sur place », a déclaré Jean-Noël Barrot. Il a rappelé que la France avait « pris acte de la transition constitutionnelle vers la Vᵉ République togolaise » tout en appelant « l’ensemble des acteurs politiques à un dialogue transparent, exclusif et apaisé ».

Alors que des ONG et avocats dénoncent des disparitions inquiétantes et des actes de torture, la France a demandé que toute la lumière soit faite. « Nous appelons les autorités togolaises à faire toute la clarté sur ces accusations », a insisté le ministre, rappelant l’« attachement indéfectible » de la France à la liberté de manifestation et à la liberté de la presse.

Les manifestations des 26, 27 et 28 juin, organisées principalement via les réseaux sociaux pour exiger le départ du président Faure Gnassingbé, ont été sévèrement réprimées. La société civile fait état d’au moins sept morts et des dizaines de blessés.

Selon Me Elom Kpadé, avocat de plusieurs personnes arrêtées, 31 des 49 manifestants interpellés ont été déférés pour « trouble aggravé à l’ordre public ». Le collectif d’avocats reste cependant préoccupé : plusieurs familles n’ont toujours aucune nouvelle de leurs proches, laissant craindre des détentions arbitraires ou des cas de disparitions forcées.

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