À Ndjamena, le procès de l’ancien Premier ministre tchadien Succès Masra s’est ouvert ce mercredi 6 août dans une atmosphère sous haute tension. Jugé avec 74 coaccusés dans le cadre de l’affaire Mandakao, il est poursuivi pour des charges lourdes : « diffusion de messages à caractère xénophobe », « assassinat » et « association de malfaiteurs », à la suite des violences intercommunautaires de mai dernier.
La Cour criminelle, exceptionnellement délocalisée à la Cour suprême, a vu son accès strictement encadré par un important dispositif sécuritaire. Malgré une audience annoncée publique, journalistes et observateurs ont été refoulés.
Succès Masra, en détention depuis plus de deux mois, ne s’est pas présenté à l’audience d’ouverture. Il est attendu ce jeudi 7 août pour être entendu. Ses avocats dénoncent un procès politique et affirment ne pas avoir eu accès à l’intégralité du dossier.
Lors de cette première journée, près de quarante prévenus ont été entendus, sans qu’aucun ne cite l’ancien Premier ministre ni ne reconnaisse les faits. Plusieurs affirment ne même pas connaître l’affaire.
Si Succès Masra venait à être condamné, il serait écarté de la présidentielle de 2029, renforçant ainsi les soupçons d’un règlement de comptes politique.

Tchad : ouverture du procès de Succès Masra dans l’affaire Mandakao
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