L’unité syndicale historique affichée ce mercredi à Dakar marque un tournant dans les relations entre les travailleurs et les autorités sénégalaises. À l’occasion de la fête du Travail, pour la première fois depuis l’indépendance, toutes les centrales syndicales du pays ont battu le pavé ensemble pour dénoncer ce qu’elles qualifient de « licenciements inédits » dans la fonction publique.

Plusieurs centaines de travailleurs se sont rassemblés devant le siège de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), dénonçant la suppression de plus de 400 contrats à durée indéterminée dans les services publics. Cette mesure, jugée injustifiée et contraire aux engagements pris par les autorités, est au cœur d’une fronde syndicale sans précédent.

« On nous demande d’être patients, mais après un an, un cinquième des promesses ont été tenues », déplore un employé de la marine marchande, appelant à une revalorisation urgente des salaires, notamment pour les pêcheurs et les ouvriers du secteur maritime.

Malgré les promesses sociales du gouvernement issu des urnes il y a un an, les syndicats dressent un bilan amer : coût de la vie en hausse, pouvoir d’achat en berne, et conditions de travail inchangées, voire dégradées, dans plusieurs secteurs. Les agents publics de la santé réclament notamment une indemnité logement, tandis que le secteur de l’Éducation milite pour une revalorisation des retraites des contractuels.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a proposé un pacte social qui serait synonyme de trêve sociale pour trois ans. Mais les syndicats posent leurs conditions : la réintégration des agents licenciés figure désormais comme une exigence préalable à toute signature.

Ce 1er mai, les revendications syndicales ont été officiellement remises au président de la République. Reste à savoir si cette mobilisation sans précédent ouvrira la voie à un apaisement ou marquera le début d’un bras de fer prolongé entre gouvernement et corps intermédiaires.

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