Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye concrétise l’une de ses promesses phares : revoir les termes des accords passés avec des partenaires étrangers. C’est désormais chose faite avec le méga-projet d’usine de dessalement d’eau de mer, initialement signé en 2022 avec le groupe saoudien Acwa Power sous la présidence de Macky Sall.
Le nouvel accord, présenté comme un « partenariat stratégique gagnant-gagnant », a été officiellement signé et comporte plusieurs révisions majeures. Selon Le Soleil, quotidien d’État, le prix de l’eau potable produit par l’usine baissera de près de 40 francs CFA par mètre cube. En parallèle, les frais de location annuels dus par l’État seront réduits, et la capacité de production d’énergie solaire pour alimenter l’infrastructure sera doublée.
Un projet stratégique réajusté
Le projet d’Acwa Power est considéré comme la plus grande initiative de dessalement en Afrique de l’Ouest. Il prévoit un investissement pouvant aller jusqu’à 800 millions de dollars, pour une production journalière de 400 000 m³ d’eau potable destinée aux habitants du corridor Dakar-Thiès-Mbour. La mise en service est prévue dans six ans.
Le contrat initial, signé en septembre 2022, avait été vivement critiqué par le gouvernement de Diomaye Faye après son arrivée au pouvoir. Jugé « trop coûteux » et insuffisamment respectueux des normes environnementales, il avait été annulé peu après les élections.
Une première dans la politique de renégociation
Ce nouvel accord pourrait marquer un tournant dans la politique économique du Sénégal, qui vise à garantir une meilleure rentabilité des projets d’infrastructure tout en renforçant la souveraineté du pays dans la gestion de ses ressources. Il envoie également un signal fort aux autres partenaires internationaux du Sénégal : les conditions des projets doivent être équitables, durables et transparentes.
