C’est une première diplomatique majeure dans les relations sénégalo-bissau-guinéennes : le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye effectue ce lundi une visite d’État en Guinée-Bissau, la toute première du genre depuis l’indépendance du pays en 1974. Une étape marquante dans le rapprochement entre Dakar et Bissau, qui s’inscrit dans la volonté affichée du nouveau chef de l’État sénégalais de renforcer l’ancrage régional et les dynamiques de coopération bilatérale.
Accueilli avec les honneurs protocolaires les plus élevés, Bassirou Diomaye Faye recevra au cours de cette visite la médaille Amilcar Cabral, la plus haute distinction nationale de Guinée-Bissau. Il visitera également la forteresse d’Amura, où repose le héros de l’indépendance bissau-guinéenne, symbole fort de solidarité entre les peuples ouest-africains.
Au-delà de la portée symbolique, cette visite vise des objectifs stratégiques. Parmi les principaux dossiers évoqués figurent la pêche — secteur central de la coopération entre les deux pays depuis l’accord de 1978 —, mais aussi les infrastructures. Le président sénégalais souhaite notamment relancer la réhabilitation de l’axe routier Ziguinchor–Bissau, essentiel à la fluidité des échanges commerciaux sous-régionaux.
Autre dossier sensible : la Casamance. Si le sujet n’a pas été abordé officiellement, les observateurs s’accordent à penser qu’il figurera en bonne place dans les discussions privées. La Guinée-Bissau joue un rôle discret mais essentiel dans le processus de paix en cours, notamment en supervisant les accords passés avec certaines factions indépendantistes et les opérations de cantonnement.