La marine sénégalaise a intercepté dans la nuit du 8 au 9 juillet un groupe de 201 migrants clandestins dans la région du Sine Saloum, devenue en un an l’un des principaux points de départ vers l’Espagne. Une opération qui met en lumière les défis sécuritaires dans cette zone difficilement contrôlable.

C’est au cœur du delta labyrinthique du Sine Saloum, à quelque 170 kilomètres au sud de Dakar, que les forces navales ont mis en échec une tentative de départ vers les îles Canaries. En patrouille de routine, un bateau militaire est tombé sur 69 personnes rassemblées à terre, dont des femmes et des enfants. À proximité, une pirogue dissimulait 132 autres individus, tous prêts à prendre le large.

Le delta du Sine Saloum, avec ses innombrables bras d’eau  appelés bolongs et sa végétation dense, est devenu une zone stratégique pour les réseaux de passeurs. Ce véritable labyrinthe naturel débouche directement sur l’Atlantique, échappant souvent à la vigilance des autorités.

Face à l’augmentation des départs depuis cette région, la marine sénégalaise a renforcé sa présence. Une station de surveillance a été installée en 2024 à Foundiougne, ville située à l’entrée du parc naturel, pour tenter de freiner l’exode croissant des jeunes vers l’Europe.

Selon l’ONG Horizons sans frontières, les départs clandestins se multiplient sur l’ensemble des côtes sénégalaises, notamment dans les zones de pêche durement touchées par la crise économique. Malgré les opérations d’interception, la pression migratoire reste forte, alimentée par le chômage, le désespoir et les promesses souvent illusoires d’une vie meilleure ailleurs.

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