Une audience déterminante s’est tenue ce mardi à Kigali pour statuer sur le maintien en détention provisoire de l’opposante Victoire Ingabire, arrêtée le 19 juin dernier. Cette étape judiciaire précède l’ouverture d’un éventuel procès, dans un dossier aux implications politiques sensibles.

Pendant plus de cinq heures, le tribunal a entendu les arguments du parquet et de la défense sur six chefs d’accusation visant la présidente du parti DALFA-Umurinzi. Parmi eux : appartenance à un groupe illégal, tentative de saper l’autorité de l’État, et diffusion de messages jugés subversifs à l’échelle internationale.

Les procureurs affirment que Victoire Ingabire aurait joué un rôle dans l’organisation d’une formation en ligne, au cours de laquelle aurait été étudié un ouvrage intitulé Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans arme. À leurs yeux, cette initiative visait à propager des rumeurs sur des arrestations arbitraires et à inciter à la défiance envers les autorités rwandaises.

Des accusations que rejette fermement l’opposante. Selon son avocat, l’atelier évoqué relevait d’une démarche non violente de réflexion politique, et n’avait aucun objectif de subversion. La défense va plus loin, en dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux de sa cliente et demande l’abandon pur et simple des poursuites. Elle fustige également une « ingérence » du tribunal dans la phase d’enquête du parquet.

Victoire Ingabire est poursuivie dans une affaire liée à celle de huit membres de son parti et d’un Youtubeur, arrêtés en 2021 pour « conspiration en vue d’inciter à l’insurrection ». Tous auraient participé aux mêmes sessions de formation en ligne.

Le tribunal rendra sa décision sur la détention provisoire de Victoire Ingabire ce vendredi 18 juillet.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *