Le maire de Bucarest, Nicusor Dan, a remporté l’élection présidentielle roumaine avec 53,6 % des suffrages, selon des résultats quasi définitifs. Ce second tour, marqué par une participation en hausse (près de 65 % contre 53 % au premier tour), s’est soldé par une nette victoire du camp pro-européen face au candidat d’extrême droite George Simion.
Âgé de 55 ans, Nicusor Dan a mené sa campagne sur le slogan « Une Roumanie honnête », centrée sur la lutte contre la corruption, le renforcement des liens avec l’Union européenne et le soutien affirmé à l’Ukraine. « Savourons cette soirée, et à partir de demain, reconstruisons la Roumanie », a-t-il déclaré devant une foule rassemblée au parc Cismigiu, au cœur de Bucarest, scandant les mots « Europe » et « Unité ».
Dans la foule, beaucoup de jeunes célébraient la victoire. « Pour nous, ce vote signifie que la Roumanie reste dans l’Union européenne, qu’on est une famille », confie Flavius, 33 ans. Christian, chirurgien de 53 ans, insiste sur les enjeux économiques : « Pour l’image de la Roumanie, pour sa crédibilité et pour attirer les investissements, la victoire de Nicusor Dan était essentielle. »
D’autres électeurs comme Petru, dans la vingtaine, espèrent un mandat engagé en faveur des libertés : « Il doit être un président pour tous, garantir les droits des femmes, des minorités, des personnes LGBT. »
George Simion, candidat nationaliste et eurosceptique, a fini par reconnaître sa défaite dans la nuit, après l’avoir d’abord contestée. Admirateur de Donald Trump et opposé à l’aide à l’Ukraine, il avait pourtant dominé le premier tour avec près de 41 % des voix. Son discours populiste et ses déclarations hostiles à l’égard de partenaires européens, notamment la France, ont finalement poussé de nombreux Roumains à se mobiliser.