Six mois après l’annulation inédite de la présidentielle roumaine sur fond d’ingérences russes, les électeurs sont de retour aux urnes ce dimanche 4 mai pour un scrutin à haut risque. Dans un climat de méfiance généralisée envers les institutions, le favori du premier tour n’est autre que George Simion, 38 ans, chef de file du parti ultranationaliste AUR (Alliance pour l’unification des Roumains), crédité d’environ 30 % des intentions de vote.

Populiste assumé, fervent soutien de Donald Trump, antivax et opposé à la guerre en Ukraine, Simion refuse les débats traditionnels et privilégie TikTok et des lettres postales pour toucher un électorat méfiant et polarisé. Il se présente comme l’héritier du candidat pro-russe Calin Georgescu, dont la candidature a été invalidée après les révélations du Conseil de sécurité roumain sur un financement occulte présumé par Moscou.

Face à lui, les forces centristes et libérales peinent à s’imposer. Nicusor Dan, maire indépendant de Bucarest et ancien mathématicien formé en France, recueillerait environ 20 % des intentions de vote. Crin Antonescu, ancien président par intérim et candidat de la coalition gouvernementale PSD-PNL, arrive juste derrière avec 19 %. Suivi de près par Victor Ponta (15 %), ancien Premier ministre social-démocrate reconverti en souverainiste.

La précédente élection, tenue en novembre-décembre 2024, avait été annulée par la Cour constitutionnelle à la veille du second tour, une première dans l’Union européenne. Cette décision a profondément ébranlé la confiance des citoyens dans le système démocratique roumain.

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