Notre planète accélère. Depuis quelques années, la rotation de la Terre s’intensifie, au point que les scientifiques envisagent un ajustement inédit de l’heure universelle : une « seconde négative » pourrait être introduite d’ici 2029 pour maintenir l’alignement entre temps atomique et temps astronomique.

Le 22 juillet et le 5 août 2025, deux journées devraient être plus courtes que d’habitude. La Terre tournera plus vite sur elle-même, si bien que ces jours perdront environ 1,3 à 1,5 milliseconde, selon le site spécialisé timeanddate. Un écart minuscule, imperceptible pour nous, mais significatif à l’échelle planétaire.

La Terre n’a jamais tourné à un rythme constant

Contrairement à ce que l’on pense souvent, les jours de 24 heures ne sont pas gravés dans le marbre. Il y a environ 230 millions d’années, au temps des dinosaures, une journée durait environ 23 heures. Et bien plus tôt encore, il y a un à deux milliards d’années, notre planète faisait le tour sur elle-même en seulement 19 heures, comme le révélait une étude parue en 2023 dans Nature Geoscience.

La raison ? La Lune, autrefois plus proche, exerçait une attraction gravitationnelle plus forte, accélérant le mouvement terrestre. Aujourd’hui, d’autres facteurs influencent cette rotation : la fonte des calottes glaciaires, les déplacements internes du noyau terrestre, les éruptions volcaniques, ou même la répartition des masses sur la planète.

Vers une seconde « en moins »

C’est ce phénomène d’accélération qui pousse les scientifiques de l’International Earth Rotation Service (IERS) à envisager une mesure exceptionnelle : en 2029, il pourrait être nécessaire de retrancher une seconde au Temps universel coordonné (UTC), une première dans l’histoire moderne.

Jusqu’ici, seules des secondes intercalaires positives avaient été ajoutées — la dernière en 2016 — pour ralentir les horloges et rattraper un temps astronomique plus lent. Cette fois, c’est l’inverse : il faudra « sauter » une seconde pour rester en phase avec une Terre qui prend de l’élan.

Quand un séisme raccourcit une journée

Même certains événements ponctuels influent sur la durée du jour. Le puissant séisme qui a frappé le Japon le 11 mars 2011, par exemple, a réduit la durée d’une journée de 1,8 milliseconde, selon les estimations relayées par Géo.

Ce glissement progressif du temps ouvre de nouvelles interrogations, notamment pour les systèmes de navigation par satellite ou les réseaux informatiques mondiaux, qui dépendent d’une précision extrême de l’UTC.

Invisible au quotidien, ce phénomène rappelle toutefois une vérité plus vaste : même ce que nous croyons stable comme la durée d’une journée ne l’est pas vraiment.

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