Les États-Unis ont annoncé, ce mardi 22 juillet, leur retrait de l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Un départ qui prendra effet le 31 décembre 2026 et marque un nouveau tournant dans la politique étrangère du président Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier dernier.

Dans un communiqué sec, la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, a justifié la décision par un « parti pris persistant contre Israël » et une orientation « idéologique et mondialiste » de l’organisation onusienne, jugée incompatible avec la doctrine « America First ». Selon elle, l’Unesco promeut « des causes sociales et culturelles clivantes » qui « ne servent pas les intérêts des États-Unis ».

Un retrait au goût de déjà-vu

Ce n’est pas la première fois que Washington tourne le dos à l’Unesco. En 2017, Donald Trump avait déjà ordonné le retrait américain, dénonçant une gestion « biaisée » et « inefficace ». Les États-Unis avaient fait leur retour en 2023 sous l’administration Biden, après plus de quatre ans d’absence.

Le retour aura donc été de courte durée. Cette nouvelle rupture intervient dans un contexte de recentrage diplomatique des États-Unis sur leurs priorités nationales et d’un désengagement plus large vis-à-vis des institutions multilatérales. Un décret présidentiel signé en février a acté la révision complète de l’implication américaine dans plusieurs agences de l’ONU.

Israël se félicite, la France reste engagée

La décision américaine a été saluée par Israël, qui accuse depuis longtemps l’Unesco de partialité. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a évoqué une « mesure nécessaire » pour défendre « la justice » et « le droit d’Israël à un traitement équitable ».

À l’inverse, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a exprimé un « profond regret » face à cette annonce attendue, affirmant que l’organisation s’y était « préparée ».

Le président français Emmanuel Macron, dont le pays abrite le siège de l’organisation à Paris, a rapidement réagi sur le réseau X pour réaffirmer son « soutien indéfectible à l’Unesco, protecteur universel de la science, de l’éducation, de la culture et du patrimoine mondial ».

Une fracture de plus dans le multilatéralisme

Ce retrait américain illustre les tensions croissantes entre les institutions internationales et certaines grandes puissances, accusant ces organisations d’idéologie et de politisation. Pour les observateurs, la décision de Washington risque de fragiliser encore davantage un multilatéralisme déjà mis à mal par les conflits internationaux, la montée des nationalismes et les pressions économiques.

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