Après cinq jours de dialogue intercommunautaire dans la province de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), six groupes armés, dont le tristement célèbre mouvement Codeco, ont signé samedi 28 juin un accord de paix visant à mettre fin à des années de violences dans la région.

La cérémonie de signature s’est tenue à Aru, au nord de Bunia, sous l’égide des autorités locales, de représentants de la société civile et avec le soutien actif de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo (Monusco).

Initialement, seuls quatre groupes armés Codeco, FRPI, FPIC et Tchini ya Tuna avaient signé le protocole de paix vendredi 27 juin, s’engageant à cesser les hostilités, garantir la libre circulation des personnes et entamer le processus de désarmement.

Mais deux autres factions, Zaire et Mapi, avaient refusé de signer, dénonçant une attaque meurtrière commise le matin même contre un camp de déplacés, attribuée à des miliciens Codeco. Cette attaque aurait fait plus de dix morts, suscitant une vague d’indignation.

Finalement, sous la pression des médiateurs et après que Codeco a reconnu l’attaque et promis l’ouverture d’une enquête interne, Zaire et Mapi ont fini par apposer leurs signatures samedi.

Vers une démobilisation… à condition de moyens

L’accord prévoit la fin immédiate des violences, l’arrêt de la circulation armée, ainsi que l’intégration des signataires dans les programmes de démobilisation et de réinsertion.

Mais sur le terrain, les espoirs restent mesurés. Un notable local confie :

« On en a vu d’autres. Le vrai problème, c’est qu’une fois désarmés, ces jeunes n’ont rien. Pas de revenus, pas d’avenir. Ils finissent par reprendre les armes. »

Il appelle les autorités congolaises à renforcer les moyens de réinsertion socio-économique afin de donner à cet accord une véritable chance de succès.

Depuis plusieurs années, l’Ituri est le théâtre de conflits communautaires, de massacres de civils et de violences entre milices. La signature de cet accord représente une avancée majeure, mais elle ne suffira pas si elle n’est pas suivie d’actes concrets et durables.

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