Après plus de deux mois de détention dans des conditions opaques, l’ancien ministre congolais des Mines, Martin Kabwelulu, a recouvré la liberté ce mardi. Âgé de 77 ans, affaibli et visiblement marqué par cette épreuve, il a regagné son domicile entouré de sa famille, dans un climat d’incertitude judiciaire.
Kabwelulu, figure emblématique du régime Kabila pour avoir dirigé le ministère des Mines pendant douze ans, avait été arrêté le 22 mai dernier. Sa détention, d’abord dans les locaux du Conseil national de cyberdéfense, puis dans un lieu tenu secret, s’inscrit dans une vaste opération des autorités visant à démanteler ce qu’elles présentent comme un réseau de financement occulte lié à l’ancien président Joseph Kabila.
Pendant ses interrogatoires, les enquêteurs ont minutieusement épluché les ramifications entre le secteur minier congolais et l’entourage de l’ancien chef de l’État. Des noms reviennent avec insistance, dont celui de Jaynet Kabila, sœur jumelle de l’ex-président. Les questions portent sur la propriété réelle de certains permis miniers, les parts familiales dissimulées, et les transactions douteuses.
Si Martin Kabwelulu retrouve aujourd’hui sa liberté, son sort judiciaire reste incertain. Aucun acte d’accusation n’a pour l’heure été annoncé contre lui, mais d’autres proches de l’ancien régime, congolais comme étrangers, seraient toujours interrogés ou surveillés.
De son côté, Joseph Kabila fait l’objet de poursuites officielles. Son procès est attendu pour ce 31 juillet, avec à la clé des charges particulièrement graves, allant jusqu’à la participation présumée à un mouvement insurrectionnel.