La tension politique s’intensifie en République démocratique du Congo. Le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a confirmé ce jeudi que la justice congolaise a été officiellement saisie pour demander la dissolution de quatre partis politiques, dont le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), fondé par l’ancien président Joseph Kabila.
Cette demande s’inscrit dans un climat marqué par des accusations de collusion entre certains partis politiques et des groupes armés actifs dans l’est du pays. Le gouvernement congolais affirme vouloir agir fermement contre toute forme de complicité avec les « forces agresseuses ».
Des partis dans le viseur du pouvoir
Outre le PPRD, trois autres formations sont concernées :
L’ADCP de Corneille Nangaa, désormais à la tête de l’AFC/M23 ;
Le CRP de Thomas Lubanga, impliqué dans une nouvelle rébellion en Ituri ;
Le MLP de Franck Diongo, opposant en exil.
Le PPRD avait déjà été suspendu le 19 avril, à la suite de l’annonce du retour de Joseph Kabila à Goma, une ville aujourd’hui sous le contrôle de la rébellion M23. Quelques jours plus tard, le 24 avril, le parquet a été saisi pour entamer la procédure de dissolution
« Ces partis sont dirigés par des personnalités impliquées dans des actes hostiles à la République. Ils doivent prendre leurs responsabilités, se désolidariser clairement de ces dérives, ou en subir les conséquences juridiques », a déclaré le ministre Shabani.
Du côté de l’opposition, cette démarche est perçue comme une manœuvre politique. Plusieurs leaders dénoncent un « acharnement ciblé » visant à museler les voix critiques du régime, à l’approche d’un cycle électoral déjà sous tension.
Jacquemain Shabani a également averti que d’autres partis pourraient être suspendus s’ils « persistent à ignorer les principes du pacte républicain », laissant présager une série de sanctions supplémentaires dans les semaines à venir.