Le Bénin est en deuil. Raïssa Gbédji, journaliste, ancienne correspondante de Radio France Internationale (RFI), activiste féministe de renom et chanteuse engagée, s’est éteinte ce samedi matin en France des suites d’une courte maladie. Elle avait à peine franchi la cinquantaine.

C’est une onde de choc pour le monde des médias et de la culture béninoise. Car Raïssa Gbédji n’était pas qu’une voix familière dans les foyers à travers les ondes : elle était une force vive de l’espace public, une pionnière, une femme engagée dans toutes ses dimensions.

Après des études en secrétariat puis en communication, Raïssa Gbédji fait ses premiers pas dans les médias à Golfe FM, l’une des toutes premières radios privées du Bénin, où elle anime les journaux. Très vite repérée pour son professionnalisme et son charisme à l’antenne, elle gravit les échelons pour devenir, en 2005, rédactrice en chef d’Océan FM, une radio influente de la capitale économique, Cotonou.

Son talent finit par traverser les frontières : la direction Afrique de Radio France Internationale la choisit comme correspondante au Bénin. À travers ses reportages, elle devient pour des millions d’auditeurs la voix du Bénin, celle qui raconte l’actualité du pays avec rigueur, sensibilité et justesse.

Mais Raïssa Gbédji ne se contentait pas de raconter les autres. Elle portait elle-même des combats. Féministe assumée, elle a milité pour les droits des femmes et l’accès équitable à l’éducation et à la parole. Elle ne cessait de rappeler que « la voix des femmes doit compter, dans la société comme dans les médias. »

Depuis l’annonce de son décès, les hommages affluent. Collègues journalistes, artistes, militants des droits humains et anonymes béninois saluent une femme rare, entière, passionnée.

« Raïssa n’était pas seulement une journaliste. Elle était une lumière, une source d’inspiration pour toute une génération de jeunes femmes. » témoigne une ancienne collègue à Océan FM.

La presse béninoise, les milieux culturels, et plus largement tous ceux qu’elle a touchés de près ou de loin pleurent une voix éteinte, mais un héritage vivant.

En ce 21 juin, jour de fête de la musique dans le monde, le silence s’est imposé sur les ondes, en mémoire d’une femme dont la vie fut un hymne à la liberté d’expression, à la dignité, et à la beauté de la parole partagée.

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