La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a lancé une mise en garde ferme contre la diffusion de publicités trompeuses portant sur de prétendus produits pharmaceutiques ou « miracles » dans les médias béninois. Radios et télévisions sont directement visées, alors que le phénomène prend de l’ampleur sur les ondes comme dans les colonnes de certains journaux.

À travers une sortie publique remarquée, le président de l’institution, Édouard Loko, a déploré la prolifération d’annonces fallacieuses faisant la promotion de potions, racines, comprimés non homologués et autres mixtures prétendument capables de « tout guérir », de l’hypotension à l’hypertension, en passant par l’impuissance sexuelle ou encore les troubles métaboliques.

« Vous avez le même médicament, le même produit, et on dit que ça guérit l’hypotension et l’hypertension. C’est-à-dire qu’on prend les populations pour demeurés ! » s’est insurgé M. Loko.

Certaines publicités sont même relayées par des voix se présentant comme des pasteurs, des tradipraticiens ou des “bokônon” opérant soi-disant des miracles. Une stratégie de marketing jugée dangereuse par la HAAC, qui rappelle que « un vrai guérisseur n’a pas besoin de publicité ».

Cette forme de communication, souvent non conforme aux règlements en vigueur, pose de sérieux problèmes éthiques et sanitaires. Nombre de ces produits n’ont reçu aucun avis favorable des autorités médicales compétentes. Pire, ils détournent parfois les malades de soins appropriés et peuvent entraîner des complications graves.

La HAAC annonce donc qu’elle n’hésitera pas à appliquer la loi à l’encontre des médias audiovisuels qui continueraient de diffuser ce type de contenus, qu’ils soient produits localement ou importés. Les contrevenants s’exposent à des sanctions allant de l’avertissement à la suspension pure et simple d’émettre.

L’organe de régulation exhorte par ailleurs les journalistes et directeurs de publication à exercer une vigilance accrue et à refuser les contenus qui mettent en danger la santé ou la crédulité du public. L’appel s’adresse aussi aux populations, priées de faire preuve de discernement et de consulter les professionnels de santé agréés en cas de maladie.

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