Ils étaient près de 80 à se bousculer jusqu’à minuit. Le siège d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins, a vu défiler un flot ininterrompu de postulants ce 21 juillet, dernier jour du dépôt des candidatures à la présidentielle camerounaise. Du jamais vu.

Dans une ambiance fébrile, les dossiers ont afflué tout au long de la journée, poussant les services d’Elecam à travailler jusqu’à la dernière minute. Résultat : environ 80 candidatures enregistrées, un record dans l’histoire électorale du pays.

Des profils aux antipodes

La diversité des candidatures frappe d’emblée. D’un côté, le président sortant Paul Biya, 92 ans, en lice pour un nouveau mandat sous la bannière du RDPC, parti au pouvoir. De l’autre, Daloutou Hamada, originaire de l’Adamaoua, 31 ans, en violation manifeste de la loi électorale qui exige un âge minimal de 35 ans pour briguer la magistrature suprême.

Entre ces deux extrêmes, des visages bien connus de la scène politique camerounaise refont surface :

Maurice Kamto (Manidem),

Joshua Osih (SDF),

Cabral Libii, chacun en lice pour la deuxième fois.

À noter aussi le grand retour de Bello Bouba, vétéran politique qui n’avait plus participé à une présidentielle depuis 1992. Ancien ministre et longtemps allié du pouvoir, il revient cette fois sous les couleurs de l’UNDP.

Nouveaux partis, nouvelles voix

À côté de ces habitués, de nouvelles figures émergent, bien décidées à faire entendre une voix différente. Hilaire Macaire Nzipang, au nom du Mouvement progressiste, ou encore Pierre Kwemo pour l’Union des mouvements socialistes, s’invitent pour la première fois dans cette compétition.

Le paysage n’est pas exclusivement masculin. Quelques femmes politiques s’invitent aussi dans l’arène, notamment Tomaïno Ndam Njoya, maire de Foumban et présidente de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), une figure respectée sur la scène nationale.

Candidatures multiples : confusion dans les rangs

Un fait notable et inattendu : plusieurs partis présentent plusieurs candidats, parfois jusqu’à trois. Le RDPC, le Manidem ou encore l’UPC sont concernés par cette situation pour le moins inhabituelle. Une confusion interne qui va nécessiter un tri rigoureux de la part du Conseil électoral, qui devra départager les dossiers jugés valides de ceux qui ne respectent pas les critères.

12 jours d’attente avant la liste officielle

La prochaine étape est entre les mains du Conseil constitutionnel, seul habilité à publier la liste définitive des candidats. Il faudra patienter douze jours pour connaître les noms retenus pour ce scrutin décisif.

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