Une semaine après le scrutin présidentiel du 12 octobre, le climat politique reste tendu au Cameroun. Dans la nuit du 19 au 20 octobre, Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a publié sur les réseaux sociaux plusieurs procès-verbaux qu’il dit provenir des commissions locales de vote. Selon lui, ces documents lui accorderaient une large avance sur ses concurrents.

Le leader du FSNC affirme détenir les PV de 18 départements, représentant, selon ses calculs, près de 80 % de l’électorat national. Il estime qu’au vu de ces chiffres, « aucun autre candidat ne peut mathématiquement le dépasser ». Mais des observateurs indépendants ont déjà relevé des incohérences, notamment des taux de participation supérieurs au nombre d’inscrits dans certaines localités.

Dans une vidéo diffusée dans la foulée, Issa Tchiroma a interpellé directement le président sortant, Paul Biya, l’invitant à « quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne le quitte ». La riposte du camp présidentiel ne s’est pas fait attendre : Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, a qualifié ces déclarations de « bouffonnerie politique ».

Le Conseil constitutionnel, seule institution habilitée à proclamer les résultats officiels, devrait se prononcer dans les prochains jours. En attendant, la tension monte à Yaoundé comme à Douala, sur fond de revendications et de soupçons de manipulation électorale.

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