À moins de trois mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les principales forces de l’opposition intensifient leurs efforts pour peser sur le processus électoral. Ce mercredi 16 juillet, deux initiatives distinctes ont illustré les nouvelles dynamiques politiques : d’un côté, le lancement officiel des instances du front commun PPA-CI–PDCI ; de l’autre, une première rencontre entre la coalition CAP-CI et le RHDP, parti au pouvoir. Si les méthodes divergent, le but reste le même : obtenir des garanties sur l’équité du scrutin à venir.

Un front commun renforcé autour du PPA-CI et du PDCI

Réunis à Abidjan, les responsables du Parti des Peuples Africains ,Côte d’Ivoire (PPA-CI) et du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) ont officialisé la mise en place de leurs organes conjoints de coordination. Ce bloc d’opposition entend défendre des revendications majeures : une réforme en profondeur de la Commission électorale indépendante (CEI), la reprise d’un dialogue politique inclusif et la levée des obstacles à la candidature de certains leaders, notamment Laurent Gbagbo et Guillaume Soro.

Sébastien Danon Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a affirmé la détermination du front à agir dans les règles, tout en se montrant ferme :

« Ce front n’est pas un cadre de plus. Il est là pour influencer le processus électoral. Si l’on continue à exclure certains candidats ou à manipuler les institutions, nous prendrons nos responsabilités, toujours dans le respect de la légalité, mais avec force. »

CAP-CI ouvre la porte au dialogue avec le RHDP

Dans le même temps, la coalition CAP-CI, dirigée par Simone Gbagbo, a accueilli une délégation du RHDP conduite par Ibrahima Cissé Bacongo. Selon la porte-parole de la coalition, cette première rencontre était une prise de contact.

« Nous avons partagé nos préoccupations, notamment sur la réforme du système électoral, mais il ne s’agissait pas encore d’une négociation de fond », a précisé Simone Gbagbo.

Cependant, la démarche n’a pas fait l’unanimité au sein de la coalition. Le PDCI et le FPI, pourtant membres de CAP-CI, ont boycotté la réunion, estimant que le dialogue devrait se tenir directement avec l’État, et non avec un parti politique.

Deux approches, une même urgence

Entre stratégie de confrontation maîtrisée et volonté de dialogue, l’opposition ivoirienne semble s’accorder sur l’essentiel : empêcher une élection verrouillée. Dans les coulisses, les tractations se poursuivent. Le compte à rebours est lancé, et le ton pourrait rapidement monter si les attentes de transparence et d’inclusivité restent sans réponse.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *