Le suspense est levé. À l’occasion du meeting de clôture du pré-congrès du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), ce dimanche 15 juin 2025 à la place Ficgayo de Yopougon, Patrick Achi, ancien Premier ministre, a annoncé officiellement la candidature du président sortant Alassane Ouattara pour l’élection présidentielle d’octobre prochain.

Dans une atmosphère survoltée et devant une marée de militants, Patrick Achi a tenu un discours sans ambiguïté : « Nous avons choisi Alassane Ouattara comme notre candidat au RHDP », a-t-il déclaré sous les acclamations. Il a vanté les acquis des deux précédents mandats du président Ouattara, notamment dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation, de la santé et de l’emploi des jeunes. « Nous avons une seule route, et c’est celle du président Alassane Ouattara. Avec lui, nous avons la paix, la sécurité et des opportunités pour notre jeunesse », a-t-il martelé.

La tenue de ce meeting à Yopougon, bastion traditionnel de l’opposition, revêt une dimension symbolique. Patrick Achi l’a lui-même souligné : « Yopougon a changé de couleur, cette commune est désormais aux couleurs du RHDP. » Une démonstration de force saluée par le maire Adama Bictogo, qui a salué « l’engagement fidèle des militants » et « l’unité retrouvée du parti autour du président Ouattara ».

En désignant à nouveau Alassane Ouattara, 83 ans, le RHDP mise sur la continuité, la stabilité et l’expérience. Patrick Achi a insisté sur « le leadership exemplaire » du chef de l’État à la tête du parti ces dernières années, justifiant ce choix par « l’efficacité » et « la vision » d’un homme qu’il qualifie de « bâtisseur de la Côte d’Ivoire nouvelle ».

Si la foule présente semblait acquise à cette décision, cette candidature pourrait relancer le débat constitutionnel et politique. Alassane Ouattara avait déjà suscité la controverse en 2020 en briguant un troisième mandat, qualifié par certains juristes et opposants de « forçage institutionnel ». Son retour pour un quatrième mandat, même s’il est juridiquement possible selon la Constitution révisée de 2016, risque de réveiller les tensions dans un contexte politique déjà sensible.

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