Contre vents, marées et statuts, un élu municipal du RDPC entend briguer la magistrature suprême face au président sortant.

À trois mois de la présidentielle d’octobre 2025 au Cameroun, un élu municipal du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) bouscule les certitudes. Léon Theiller Onana, cadre du parti au pouvoir, a annoncé jeudi 2 juillet sa volonté de se porter candidat pour le compte du RDPC, en lieu et place de Paul Biya, chef de l’État depuis 1982.

Ce dernier, âgé de 93 ans, n’a pas encore officialisé sa candidature à un huitième mandat. Mais pour Léon Theiller Onana, la messe est dite : « Le président Biya n’a ni la légitimité ni la capacité pour poursuivre son mandat. Le parti ne peut pas continuer à avancer en pilotage automatique », a-t-il déclaré. L’élu critique notamment l’absence de congrès depuis 2011, une situation qui, selon lui, rend les instances actuelles du RDPC obsolètes : « Le comité central n’existe plus légalement. »

Une position aussitôt tournée en dérision par les poids lourds du parti. Benoît Ndong Soumhet, ministre chargé de mission à la présidence et membre du comité central du RDPC, n’y voit qu’un coup d’éclat sans lendemain : « Cela prête à sourire. L’article 27, alinéa 3 de nos statuts est clair : le président national est automatiquement candidat du parti à la présidentielle. »

Mais Léon Theiller Onana ne recule pas. Il a engagé une nouvelle action en justice contre les dernières décisions du bureau politique, contestant leur validité juridique. Et s’il ne dévoile pas encore les contours pratiques de sa démarche, il affirme bénéficier du soutien de la base militante : « Ceux qui rient aujourd’hui sont ceux qui bloquent le système. Il est temps que la jeune génération prenne ses responsabilités. »

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